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Affichage des articles du janvier, 2024

Lethem

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  La ville de Lethem est un carrefour pour le Guyana car elle assure la liaison avec le Brésil et c’est un point de passage obligatoire pour les produits importés au Guyana en provenance du pays voisin ainsi que pour les flux migratoires importants du Venezuela. Il s’agit d’une petite ville, on y compte 8 000 habitants. 1)       Commerce et échanges avec le Brésil. Lethem est une ville assez commerçante qui borde la frontière avec le Brésil. Il y a de nombreux échanges quotidiens et les habitants guyanais peuvent e rendre à la ville collée à Lethem de l’autre côté de la frontière qui s’appelle Bonfim sans s’arrêter à la douane pour se déclarer. Par exemple, Kévin, un guyanais que j’ai rencontré sur place se rend régulièrement au brésil où il a une fille qui est née (choix réfléchis de sa part pour qu’elle obtienne les papiers brésiliens et accès aux soins de santé plus développés). Beaucoup de Brésiliens viennent faire leurs achats dans les différents magasins de vêtements, jouets,

Les mines d'or

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  J’ai eu la possibilité de visiter la région productrice d’or de Bartica durant mon voyage. J’avais été intrigué par les quelques témoignages que j’avais entendu à Georgetown concernant ses espaces comme étant des lieux assez dangereux, sans lois et avec une faible présence de l’Etat, une sorte de monde parallèle. 1)       Un espace à l’écart Déjà, pour se rendre dans les mines d’or, il est nécessaire d’emprunter plusieurs transports différents, sur de longues distances et assez chers étant donné leur éloignement géographique et le faible développement des infrastructures du pays. Ainsi, les régions minières sont naturellement isolées du reste des axes du pays, ce qui amène à un fort isolement des personnes travaillant dedans qui n’ont souvent plus de contacts réguliers avec leurs lieux d’origine. Dans mon cas, pour me rendre dans la ville minière (Puruni) depuis Georgetown, j’ai dû prendre un bus d’une heure et demie puis un bateau collectif jusque Bartica pour ensuite trouver un

L'enjeu de l'alcool dans les villages amérindiens

Tout au long du voyage, j’ai été régulièrement averti sur les problèmes d’alcoolisme fort dans les communautés amérindiennes et la place problématique qu’il occupait dans la régulation sociale des communautés. A)             La reconnaissance juridique des dangers de l’alcools pour les amérindiens et la responsabilisation des parties prenantes de leur consommation. Premièrement, il y a une reconnaissance juridique des dangers des alcools chez les amérindiens dont la génétique leur donne en moyenne une résistance bien inférieure à celle du reste de la population. Par exemple, si l’on a donné de l’alcool (dans un bar, un restaurant ou même des contextes informels) à des amérindiens et que ces derniers se comportent ma ou commentent des délits, on peut être poursuivit pour intoxication et la mise en danger d’autrui. Ainsi, il y a une spécificité juridique qui inverse la responsabilité sur les dérives des comportements alcoolisés dans le cas des Amérindiens. Cependant, l’alcool reste

Les modes d'habitats amérindiens

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  J’ai été frappé par la diversité des types d’habitats et l’évolution historique de ceux-ci au sein des communautés amérindiennes. 1)       Amérindiens waraos vénézuéliens vs guyanais  Il existe des différences notables entre les habitats et du rapport au « chez soi » entre les amérindiens guyanais et les waraos vénézuéliens arrivés récemment. Les Guyanais habitent dans des maisons en bois, solides, avec des toits et des pièces différentes sur le modèle habituel d’organisation domestique que l’on retrouve généralement en Europe par exemple. La notion de propriété privée est relativement intégrée et ses conséquences dans le rapport au « chez soi », différenciée de l’extérieur. Le « chez soi » est un espace où l’on se sent en sécurité, à l’abri des regards extérieurs et des menaces de la nature dont les murs nous protègent. La maison est ainsi un lieu intime (décoration, sentiment de sécurité). Comme dans la conception occidentale de l’habitat. Lorsque j’ai visité les population w

Le rapport au travail des amérindiens

  Les amérindiens ont, un rapport au travail qui diffère partiellement de ce que l’on retrouve communément en France par son organisation. A)       Contrats spécifiques Par exemple, le travail dans la découpe de cœurs de palmiers n’est pas un contrat salarié. Les découpeurs sont payés selon la quantité produite mais n’ont aucune obligation en termes de quantité ni de temps de travail par semaine/mois. Ainsi, il y a souvent des alternances entre des périodes de travail jusqu’à ce que l’on reçoive argent et biens (nourriture, produits du quotidien). L’argent est souvent rapidement dépensé sans qu’il soit épargné, afin de vivre sans travailler pendant quelques semaines. Ensuite, ils sont obligés de se remettre au travail. Ainsi, il y a un problème, assez diffus, dans la gestion de l’argent gagné au sein des foyers. De nombreux témoignages de personnes ayant travaillé avec des amérindiens ont été frappés par ce rapport à l’argent où l’épargne est négligée. B)       L’agriculture vivr

Le développement économique dans les communautés amrindiennes

  Le Guyana est un pays qui a connu en 2021 et 2022 le taux de développement le plus élevé du monde grâce aux nouveaux investissements pétroliers. Une des questions qui orientait mon voyage était celle conséquences sur les populations amérindiennes. A)       Il y a de nouveaux investissements dans les communautés qui se développent. Les communautés amérindiennes bénéficient depuis quelques années maintenant d’investissements plus récurrents de la part des agences de l’Etat chargée du développement économique. Par exemple, dans le village de Whitewater où je me suis rendu, une fabrique de farine et de sauce à base de kasava (manioc)   a été construite en 2023 par le gouvernement. Le vice-président est attendu dans le village pour l’inaugurer. C’est un bon exemple, il me semble, d’investissement direct dans les communautés de manière à stimuler la création d’activités agroindustrielles qui peuvent rapporter des devises durablement au village. Les investissements se font principaleme

Le football amérindien

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Lorsque je me rendais dans les différents villages et que je ne connaissais personne, le football était souvent l’opportunité pour moi de rencontrer des Guyanais et de sociabiliser autour d’un sport que j’appréciais particulièrement. J’ai pratiqué le football à un assez bon niveau pendant de nombreuses années lorsque j’étais enfant. L’aspect tactique du jeu était très important : passer le ballon le plus vite possible, jouer rapide, court, bien se positionner dans sa zone, être aligné en défense, etc. Lorsque j’ai joué avec des Guyanais pour la première fois, le choc des styles de jeu était très grand. Premièrement, le jeu de passes courtes pour avancer, construire des actions de jeu en sollicitant les milieux de terrains n’existait pas. Les joueurs partaient de la défense pour essayer soit de dribbler tout le terrain en essayant de se distinguer par des dribles prestigieux mais peu efficaces (petits ponts, roulettes, virgule…) ou alors en dégageant la balle directement vers l’avant,

Mabaruma

Mabaruma est la capitale de la région 1 du Guyana. Elle se situe à proximité de la frontière avec le Venezuela, d’où la présence de militaires depuis quelques mois autour de la ville. Mabaruma est un bon exemple du changement d’échelle à opérer lorsque l’on découvre un pays si faiblement peuplé : c’est une grande ville du pays pourtant il n’y a pas plus de 4 000 habitants. La ville s’organise autour de deux avenues principales uniquement : un axe qui va du stade de football jusqu’à l’hôtel principal de la ville et un second qui traverse le marché jusqu’au port. L’aérodrome est le moyen principal pour accéder à la ville depuis les autres régions du pays étant donné qu’elle est enclavée dans la forêt guyanaise, sans avoir de routes vers les autres pôles du pays. Bien que la ville soit petite, c’est un pôle d’échanges majeur où l’on trouve des ressources et des services difficilement accessibles dans le reste de la région. Effectivement, la ville possède un port qui est le point d’entré