Le rapport au travail des amérindiens
Les amérindiens ont, un
rapport au travail qui diffère partiellement de ce que l’on retrouve
communément en France par son organisation.
A)
Contrats
spécifiques
Par exemple, le travail
dans la découpe de cœurs de palmiers n’est pas un contrat salarié. Les
découpeurs sont payés selon la quantité produite mais n’ont aucune obligation
en termes de quantité ni de temps de travail par semaine/mois. Ainsi, il y a
souvent des alternances entre des périodes de travail jusqu’à ce que l’on
reçoive argent et biens (nourriture, produits du quotidien). L’argent est
souvent rapidement dépensé sans qu’il soit épargné, afin de vivre sans
travailler pendant quelques semaines. Ensuite, ils sont obligés de se remettre
au travail. Ainsi, il y a un problème, assez diffus, dans la gestion de
l’argent gagné au sein des foyers. De nombreux témoignages de personnes ayant
travaillé avec des amérindiens ont été frappés par ce rapport à l’argent où
l’épargne est négligée.
B)
L’agriculture
vivrière et l’ambivalence entre deux modes d’accès aux ressources.
Jusqu’à il y a encore 30
ans, de nombreuses communautés amérindiennes, notamment dans la province de
Lethem, étaient encore nomades. Elles travaillent les terres plus hautes
pendant la saison des pluies et récoltaient des terres qui y étaient
travaillées pour ensuite se déplacer vers d’autres plateaux durant la saison
sèche. Il y avait des liens très forts entre le mode de vie et les cycles de la
nature. De plus, les amérindiens pratiquaient tous l’agriculture vivrière ainsi
que la chasse pour se sustenter en autosuffisance dans une relative autarcie.
J’ai remarqué qu’il y a
désormais une ambivalence : d’un côté, tous les amérindiens cultivent dans
leur jardin des légumes et du manioc pour répondre à une partie de leurs
besoins alimentaires (la pratique de la chasse existe également). Mais, d’un autre
côté, la sédentarisation semble avoir baissé le volume cultivé par personne
ainsi que d’autres phénomènes comme la démultiplication des liens avec les
villes, l’accès aux produits alimentaires importés, le développement de métiers
du « tertiaire » (professeurs, administration villageoise). Il n’y a
plus d’autosuffisance des communautés et l’échange marchand est occupé une
place importante qui il permet d’acquérir des biens de consommation importés
(la nourriture mais pas uniquement). Ainsi, on voit que le modèle de travail
des amérindiens est ambivalent (on peut globaliser l’analyse sur l’alimentation
au travail en général) : il reste partiellement vivrier mais l’échange
marchand ainsi que le salariat sont normalisés.
L’organisation du travail
agricole dans les communautés amérindiennes est partiellement fondée sur
l’entraide entre les villageois, mais ce modèle est remis en cause. C’est un
point de tension entre le modèle du don/contre-don et l’échange marchand (deux
modalités d’échange tel que l’analyse Mauss). Traditionnellement, les villages
pratiquent le ….. Un agriculteur propose à tous le membres du village de
l’aider pendant toute une journée à cultiver sa terre. A la fin de la journée,
il organise un diner pour fêter la journée de récolte et remercier eux qui sont
venus l’aider. Ainsi, successivement les villageois s’entraident pour récolter
en groupe, dans une ambiance conviviale les terres. Cependant, Fabien – un
Français – m’a expliqué que d’années en années, les agriculteurs réclament un
salaire pour venir aider aux récoltes, ce qui n’était pas concevable dans le
passé.
De plus, dans plusieurs
villages que j’ai visité (Red Hill et un village voisin de Whitewater), des
projets de terres cultivables en propriété collectives ont été mis en place.
Encore une fois ici, la modalité d’échange est la redistribution centralisée
(troisième modalité d’échange selon Mauss). L’agriculteur qui m’expliquait ce
projet était absolument contre cet investissement dans une terre collective et
me disait préférer qu’on lui donne des subsides pour pouvoir employer de jeunes
personnes pour l’aider.
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