Les modes d'habitats amérindiens

 

J’ai été frappé par la diversité des types d’habitats et l’évolution historique de ceux-ci au sein des communautés amérindiennes.

1)      Amérindiens waraos vénézuéliens vs guyanais 

Il existe des différences notables entre les habitats et du rapport au « chez soi » entre les amérindiens guyanais et les waraos vénézuéliens arrivés récemment. Les Guyanais habitent dans des maisons en bois, solides, avec des toits et des pièces différentes sur le modèle habituel d’organisation domestique que l’on retrouve généralement en Europe par exemple. La notion de propriété privée est relativement intégrée et ses conséquences dans le rapport au « chez soi », différenciée de l’extérieur. Le « chez soi » est un espace où l’on se sent en sécurité, à l’abri des regards extérieurs et des menaces de la nature dont les murs nous protègent. La maison est ainsi un lieu intime (décoration, sentiment de sécurité). Comme dans la conception occidentale de l’habitat.

Lorsque j’ai visité les population waraos vénézuéliennes, je fus frappé par la différence d’habitat. Ces derniers ont gardé des types d’habitats traditionnels : les maisons ne possèdent pas nécessairement des murs extérieurs et sont composée de simples planches de bois qui soutiennent un toit en palmier. Il n’y a pas d’espaces personnels pour les différents membres de la cellule familiale (qui de ce fait notamment est moins prégnante que pour les Guyanais. Certains vivent dans un cadre communautaire de plusieurs familles partageant des installations communes.) mais seulement une « pièce » au sec dans laquelle on trouve la cuisine et où sont positionnés les hamacs. On comprend que la différence primitive que nous avons entre l’intérieur et l’extérieur en occident n’est pas aussi évidente pour ces derniers. Effectivement, les Vénézuéliens ont été nomades jusque récemment (et le sont encore pour certains), ce qui explique que l’espace où ils vivent au quotidien n’a pas la même signification symbolique. L’habitat se confond davantage avec le milieu naturel dans lequel il s’installe, compose avec plus qu’il ne le remplace. Il s’agit évidemment d’hypothèses explicatives fondées sur mes courtes observations.

2)      Question presque philosophique : est-ce de la pauvreté ou mode de vie différent stabilisé ? 

 le  Les waraos qui vivaient dans ses espaces étaient, de mon point de vue, dans une situation de pauvreté extrême. Effectivement, j’explique en partie ce type d’habitat comme un mode de vie propre, différencié de celui que l’on connait habituellement, mais il convient de rappeler qu’il s’agir de populations pauvres qui ont fui la pauvreté extrême dû à la crise de l’autre côté de la frontière. D’un autre côté, il s’agit de communautés qui ont vécu en relative autosuffisance pendant des siècles et dont le mode de vie a relativement peu évolué (je ne suis pas un expert non plus…). D’où la question de savoir si ce mode de vie s’explique par la pauvreté ou s’il faudrait le considérer comme un mode de vie « alternatif » stabilisé. Par exemple, j’ai rencontré lorsque j’étais à Lethem, Fabien – un Français – qui avait décidé de partir vivre dans un village amérindien de manière à vier l’autosuffisance, en se rapprochant de « Mère nature » (ce sont ses mots). Le mode de vie amérindien correspondait à ses convictions religieuses rasta et considérait cela comme un choix et pas une conséquence de la pauvreté (il vivait paisiblement en France avant). Bien que sont cas soit exceptionnel, l’enjeu est bien réel. La pauvreté est définie par Paugam comme…En ce sens, il est difficile de considérer qu’il s’agit de pauvreté tant il s’agit d’un mode de vie généralisé d’un groupe et non pas la position sociale difficile d’individus au sein d’un groupe.

D’un autre côté, les amérindiens vénézuéliens sont en phase de transition (hypothèse) vers un mode de vie occidental. Ainsi, ils me témoignaient des manques ressentis comme l’accès l’école du village ou encore l’aspiration générale à davantage de biens matériels communs pour la plupart des guyanais. 









Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Lethem

Mabaruma

Le football amérindien